La méditation

MEDITATION

Dans notre pratique, respectant les huit membres ou anga du yoga de Patanjali, la méditation vient systématiquement après la pratique des postures ou âsana et des techniques de respiration ou prânâyâma.

Lorsque le corps et le souffle sont en relation grâce à la pratique d’âsana, le souffle vital peut circuler librement dans le corps, il n’y a plus d’obstacles. Grâce au prânâyâma, le souffle est en lien direct avec l’esprit, qui, à son tour est ainsi préparé, disponible pour méditer.

Dans le yoga de Patanjali, la méditation n’est pas seulement une étape à part, mais elle est déjà à l’œuvre dans les postures, le mouvement du souffle, notre relation à nos sens. En effet, ce sont des étapes importantes vers les trois paliers de la méditation. Au fur et à mesure, l’esprit est capable de se concentrer sur des zones précises du corps, le souffle, les propositions concrètes de la guidance.

La méditation, c’est utiliser la pensée comme un allié dans sa profondeur, comme un outil extraordinaire.

L’état de méditation, c’est lorsque l’esprit est disponible, lorsqu’il ne fait plus obstacle. Il devient support pour le souffle vital qui peut le traverser librement.

Dans notre quotidien, notre mental s’impose sans cesse, notre esprit se réduit à tout ce qui est reconnaissable pour lui, à ses habitudes, se prenant pour « celui qui connaît ». Méditer est accéder à une autre façon de voir. Notre esprit ne fait plus écran, laisse son mode de fonctionnement automatique et de connaissance habituelle pour une connaissance directe. Cette connaissance ne se confond pas avec « ce que je sais ». La méditation, c’est « être avec ce qui est », « c’est la vie en nous qui voit », « c’est s’ouvrir à un espace de liberté ».

Les trois étapes :

  • Concentration ou dhârana: être là, être prêt à engager son esprit ouvert et disponible, dans une direction, sur un objet. Je choisis l’objet, je fixe l’attention, je reste l’acteur.
  • Méditation ou dhyâna: je cesse progressivement d’être acteur pour m’adonner à l’objet de méditation. Une relation continue et sereine entre le méditant et l’objet s’instaure. Le mental devient comme la boîte de résonance du seul objet à force de dialogue.
  • Contemplation ou samâdhi: Il y a union absolue entre l’objet et le mental de façon que seulement l’objet semble encore exister. Seul l’objet est présent, c’est la fin de l’identification avec nos pensées et l’émergence libératrice de notre source de vision intérieure. C’est un état de transparence du mental. Il n’y a plus moi qui observe, il n’y a plus d’image. « C’est ». C’est comme si l’objet nous donnait à voir une nouvelle connaissance surgie de l’intérieur.